samedi 3 septembre 2011

Tabous marocains.

De retour au Maroc pour une nouvelle année scolaire, je l'espère, productive et pleine de billets sur ce blog.

Chaque été, j'ai l'habitude d'acheter d'occase un recueil de numéros du journal Spirou pour ma fille, histoire de lui donner la fibre et aussi un peu pour moi, je l'avoue.
Cette année, joie, je suis enfin tombé par hasard sur un numéro que je cherchais depuis longtemps, celui où est présente la BD de Jean Luc Cornette et Karo sur Rabat que voici :





J'avais croisé leur chemin en 2007 au SIEL de Casablanca, juste avant leur visite de Rabat qui allait donner cette BD. Ils étaient invités au salon par le regretté B. Ruthen qui dirigeait alors la délégation de Wallonie Bruxelles au Maroc (Il a beaucoup fait pour la BD au Maroc et est hélas parti depuis au Chili)
Lorsque je les ai rencontrés, ces deux auteurs fort sympathiques semblaient un peu gênés. L'album qu'ils venaient de sortir ensemble, Calinée sous X, était franchement porno et ils ne savaient pas quoi répondre aux marocains rencontrés leur demandant de leur parler ou de leur montrer leur dernière production.

Autre moment de grand embarras observé dans ma courte carrière d'auteur BD : Lors de la cérémonie d'ouverture d'une précédente édition du festival de Tétouan, le directeur de l'Inba présentait le président du Jury, Etienne Schréder qui venait de sortir son excellente BD Amères saisons où l'auteur parle de ses années d'alcoolisme. Le pauvre Ouazzani, voulant parler du contenu du livre, est devenu tout rouge et n'a finalement pas réussi à préciser clairement le sujet de l'album...
Cela me rappelle aussi un moment de colère et de honte au festival 2010 de Kénitra, où Abdelazize Mouride avait accepté d'exposer les premières planches de son adaptation du Pain nu de Mohammed Choukri. Le doyen aujourd'hui remplacé, avait fait retirer de l'expo les planches où apparaissaient nudité et/ou alcool. Lors de sa conférence, Abdelaziz, ayant connu la prison justement à Kénitra lors des années de plomb, visiblement secoué par l'histoire, avait demandé qu'on les remette mais en vain.

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